Un peu d’histoire :
Le 5 juin, c’est la journée mondiale de l’environnement et ce depuis 1972 lors de la conférence de Stockholm où « 113 États Membres ont esquissé une conception commune des moyens d’assurer la difficile tâche de préserver et d’améliorer ce qu’on appelait alors « l’environnement humain » – dixit le site web des Nations Unies. Le 15 décembre de la même année est adoptée la date du 5 juin comme journée mondiale de l’environnement, en demandant aux gouvernements et aux organismes des Nations Unies « d’entreprendre chaque année en ce jour-là des activités de caractère mondial réaffirmant l’intérêt qu’ils attachent à la protection et à l’amélioration de l’environnement en vue d’approfondir la prise de conscience des problèmes de l’environnement et de donner suite à la volonté exprimée à la Conférence », toujours selon le site onusien.
Tout ça pour dire que, depuis ’72, des représentants d’une bonne partie du monde (enfin de ceux qui comptent – comment ça mauvaise langue ?) s’efforcent de combattre les conséquences du modèle économique de ces mêmes pays. Ce qui donne, comme cette année, des situations assez étranges…
Et aujourd’hui ?
Donc 2018, c’est un peu l’année du « le plastique, c’est mal ! » et, paradoxalement, c’est même plutôt vrai. Sous presque toutes ses formes et états, le plastique pose des problèmes de santé et de sécurité. Des microparticules présentes lors de sa dégradation et que nous finissons par retrouver dans notre nourriture, aux îles qui dérivent sur les océans, sans oublier tous les polluants utilisés dans ses filières de productions ou produits lors de l’élimination et qui ne sont pas toujours correctement traités. Bref, contrairement aux années ’90, en 2018, le plastique, c’est plus fantastique.
Pourtant nous en fabriquons et nous en utilisons des tonnes, selon la plaquette éditée par l’ONU.
Un peu de chiffres :
5000 milliards de sacs plastique produits chaque année, 17 millions de barils de pétrole utilisés pour la fabrication de plastique chaque année, 1 million de bouteilles en plastique vendues chaque minute (1,44 milliard par jour), toujours selon la même plaquette.
En tant qu’utilisateur final, il est de notre devoir de limiter l’utilisation du plastique à usage unique, voire même d’arrêter l’usage du plastique tout court. Car si chacun fait son effort, à la fin, ça finira par faire 8 milliard d’efforts.
Malheureusement, le problème du plastique ne concerne pas que l’utilisateur final. Toujours selon les infographies fournies par l’ONU, 39.9% du plastique produit à travers le monde sert d’emballage… En tant que consommateur, nous subissons l’emballage plus que nous le recherchons ; dans les magasins tout est pré-emballé, des tomates aux couches culottes, en passant par les packs de bouteilles, en plastique de surcroît (comble de l’ironie, un emballage emballé).
Quelles solutions ?
L’interdiction et la taxation des sacs plastiques dans les commerces, et ce dans plus de 100 pays (je suis toujours en recherche de la liste), est déjà un grand pas en avant.
D’autres initiatives citoyennes dénoncent plus finement le problème et proposent des solutions tel que les « plastic attacks », ces déballages de produits sur-emballés à la caisse des supermarchés et leur restitution aux magasins pour qu’ils les éliminent. Il y a aussi la multiplication des magasins en vrac qui, pour moi, sont la panacée de la boboïtude, avec les supermarchés bio d’ailleurs (vachement écolo la patate bio d’Israël ou le kiwi bio de Nouvelle-Zélande venu par avion). Venez avec vos récipients et achetez juste les quantités qui vous sont nécessaires. Petite question : comment ces magasins se fournissent-ils en produits ? En vrac aussi ? Hé bien pas toujours. Tous les produits arrivent en sacs, des sacs de plus gros volumes certes (5, 10, 25 peut-être 50 kilos), mais en sacs tout même, remplis dans une chaîne d’emballage et pas souvent réutilisables ni réutilisés.
Alors oui, c’est un progrès, car un sac de pâtes alimentaires de 5 kg utilise moins de plastique que 10 paquets de 500g. Mais combien exactement ? 20%, 30% ? Si quelqu’un à la possibilité de mesurer je serais ravi de publier les chiffres.
Le revers de la médaille :
Soyons réaliste, les fabricants de produits alimentaires qui « commettent » la très grande majorité des denrées consommées se foutent que douze ou cent épiciers n’achètent pas leurs produits pour des raisons éthiques (ou de mode). Et nous aurions beau faire tous les efforts du monde, tant que l’industrie ne changera pas de mode d’emballage, le problème restera présent.
Petit aparté, je suis tombé sur un article de science alert relayé sur FB au sujet de l’huile de palme, qui conseille de ne pas boycotter ce merveilleux produit mais de préférer la culture de palme eco responsable. Car si les ventes d’huile palmière venaient à chuter, les producteurs remplaceraient les cultures de palmiers par du soja. Pas besoin d’imaginer le coût écologique de l’arrachage de palmeraies pour en faire des champs de soja, ni les quantités astronomiques d’engrais et autre squaredown (pour ne pas citer de marque…) à déverser pour « faciliter la transition ». Du coup, cet article a partiellement raison et soulève très bien le réel problème : la mondialisation. Tant qu’il sera plus profitable de faire voyager des produits parce qu’untel à dix mille kilomètres produit moins cher, nous autres consommateurs à faible moyens devront faire le jeu de la pollution. Ou être prêt à modifier drastiquement notre mode de vie.
Comment faire alors ?
Du coup, quels efforts pouvons-nous réellement faire ? Déjà, et je suis effaré de le dire, arrêter d’acheter des produits sur-emballés ou de la nourriture industrielle. Votre santé et votre porte-monnaie ne s’en porteront que mieux et la planète aussi.
Jeter vos déchets dans une poubelle de tri appropriée ! Oui, il y a encore des inconscients qui balancent des déchets dans la nature, par terre en ville, ou qui pensent que les piles, le verre et l’aluminium sont des ordures ménagères.
Facilitez-vous la vie :
Comment ? Avec une poubelle de tri. Personnellement, j’ai opté pour un Ovetto, une poubelle à 3 compartiments de 17 litres, fabriquée à partir de matériaux recyclés (entre 40% à 70% selon le fabriquant). Il existe sur le marché une grande variété de modèles qui conviendra à votre mode de vie, à votre espace et à votre intérieur. Et surtout, rappelez-vous qu’en triant vos déchets vous gagnez de la place et du poids dans votre poubelle (et si vous vivez dans des villes qui pratiquent la taxe au sac, vous savez très bien ce que cela coûte).
Changer mes habitudes ?
Pas vraiment, seulement de petits ajustements. Utilisez des contenants durables et en matière biodégradable (métal, verre, porcelaine, bois, pierre ou en or, si vous en avez les moyens) et non en plastique. Alors oui, il vous faudra chercher pour trouver une boîte avec couvercle qui puisse contenir votre repas, sans en mettre plein votre sac. Mais s’il vous reste des Tuppermachin à la maison, utilisez-les tant que possible et, seulement après, amenez-les au recyclage. Ne jetez pas pour jeter !
Allez, un petit tuto écolo : la toile cirée. Prenez un joli bout de tissus en matière naturelle, répartissez dessus des copeaux ou des billes de cire d’abeille (en vente dans toutes les bonnes drogueries) puis passez votre tissu au sèche-cheveux, histoire de fondre la cire pour qu’elle s’imprègne dans les fibres du tissu. Voilà, vous avez un couvre-plat presque étanche. Plus qu’à le faire tenir autour de votre plat à l’aide d’un élastique. Oui c’est du plastique, mais toujours moins que tout un récipient avec couvercle.
Encore un pas vers la durabilité :
Achetez des produits bruts et de préférence chez le producteur. Et oui, les fruits et légumes calibrés et emballés individuellement, ça ne pousse pas sur les arbres. Du coup, faire ses courses chez un paysan, au marché ou dans une union maraîchère vous fait économiser les emballages (et les sous aussi).
Arrêtez de consommer des boissons, de la nourriture de fast-food ou du « café » Starbeurk – quand j’étais enfant le café ce composait d’eau, de café, d’un peu de sucre et éventuellement de lait. Quand j’entends parler d’un Frappuccino vanille avec crème, cela me rappelle un autre souvenir d’enfance : un café glacé chez un glacier – deux boules de glace vanille et un ristretto corsé renversé dessus, le tout surmonté de crème chantilly. Du coup, au lieu de boire du jus de chaussette aromatisé aux esters de vanille avec de la crème en bonbonne, rentrez dans un bistrot, asseyez-vous et commandez une glace. Le serveur vous amènera une jolie coupe en verre avec une cuillère et un bricelet en prime ; ça vous coûtera à peine plus cher, sans plastique et avec le service en prime.
Idem pour les McMickey et WFC (le roi des hormones) : le ratio emballage/nourriture est dingue. Et pire que tout, les cartons qui protègent frites et sandwichs NE SONT PAS RECYCLABLES. Rappelons que le papier/carton souillé ne se recycle pas, mais termine à la poubelle.
Conclusion ?
J’en ai pas vraiment. Que dire, entre l’Afrique du Sud qui, avec un certain humour, érige le sac plastique comme étant la fleur nationale tant il en « pousse » sur les arbres, et l’ONU qui honore l’Inde en la désignant hôte de la journée mondiale de l’environnement, alors qu’elle est la décharge visible de l’occident…
Peut-être rien de plus. Notre société occidentale est grandement responsable de ces catastrophes et indirectement nous aussi. Il est déjà trop tard pour renverser la vapeur, nous ne pouvons que réduire les dégâts imposés à notre environnement. Alors aussi petit qu’il puisse paraître, faisons un effort. Il en va de notre survie.
C’était long, moralisateur et un brin pessimiste. C’est promis, le prochain article sera beaucoup plus joyeux. J’irais faire un tour en forêt avant.
À bientôt bande de sauvages.